Vous l’avez sans doute remarqué, La Box à Planter change de visage depuis ces derniers mois. Et vous ne pensez pas si bien dire puisqu’en effet, Julie la fondatrice de La Box à Planter n’est aujourd’hui plus la face visible de cette belle entreprise. Elle rédige ici son tout dernier article pour dire Adieu à sa toute première entreprise.
Bonne lecture !
Ce matin, j’ai la boule au ventre, les yeux rouges, le coeur qui bat très vite et les mains moites. C’est pas facile, de t’annoncer ça, de but en blanc comme ça, avant même le premier café du matin mais à l’aube de nos 5 ans, je le sens, c’est enfin le bon moment.
Ce matin, je suis venue te dire que je m’en vais.
Toi et moi, ça a commencé sur les chapeaux de roue
Je sais, toi et moi, on en a vécu des choses. Tu as été ma plus belle aventure, ma plus belle histoire d’amour. Tu m’as forgé, moi, la Julie d’aujourd’hui. Tu m’as vu grandir, tu m’as fait voir la noirceur et le paradis à la fois, tu m’as fait apprendre sur moi, sur les autres, sur l’entreprise, moi qui n’avait que 23 ans lorsqu’on s’est rencontré il y a cinq ans, jour pour jour.
Au début, je pensais que toi et moi c’était juste l’histoire de quelques mois. Je ne misais pas gros sur notre histoire, je me disais que ça serait juste un test, un essai-erreur, une occupation passionnante où j’allais apprendre beaucoup mais surtout sortir de la déprime dans laquelle je me trouvais.
J’avais complètement sous-estimé l’ampleur que notre relation allait prendre. Au bout de quelques mois à peine, j’avais déjà fusionné avec toi, on m’appelait même « Julie de La Box à Planter » et c’était comme ça que je me voyais dans la glace chaque matin. Mon appartement accueillait nos bureaux et toutes nos box, j’étais en couple avec Quentin le papa de La Box à Planter, et bien sûr ensemble on parlait, réfléchissait, mangeait, rêvait La Box à Planter, jusqu’à se séparer à trop avoir fusionné avec le projet.
Toi et moi, on a grandi ensemble
Avec toi, j’ai appris à fédérer une communauté de client.e.s extraordinaire, à agrandir l’équipe, à réinventer les codes du management sur la notice toute pourrie qu’on m’avait donné de « les entreprises, ça fait comme ça ». Je suis tombée amoureuse de ça je crois : faire différemment. Me dire qu’on est pas obligées de se fliquer, de rester au bureau pour faire semblant de travailler, de donner des objectifs, de contraindre, de priver de liberté ses salarié.e.s pour arriver à ses fins. Nan, moi j’avais envie de manager non pas par la peur mais par le bonheur, de donner le plus de responsabilités possibles aux personnes qui m’entouraient, d’être la plus transparente possible avec mon équipe, mais aussi avec nos client.e.s. Je voulais qu’on aille ensemble vers une mission claire, celle de rendre le jardinage ludique et accessible à tou(te)s même sur le bitume de nos villes dénu(d)ées de vert, et que l’on crée un produit 100% Made In France, biologique, recyclable, éthique, beau et amusant pour rendre les gens heureux en les connectant avec la nature. C’est tout ça aujourd’hui mes fiertés, et je t’en serai reconnaissante toute ma vie, qu’on ait pu faire ça, toi et moi.
Bien sûr, avec toi j’ai commis des erreurs, et je suis là aussi aujourd’hui pour t’avouer mes torts. J’étais presqu’une enfant quand on s’est rencontré et je ne suis pas vieille vielle non plus maintenant… alors, à tes côtés j’ai appris. J’ai peu à peu compris qu’il fallait me mettre en priorité, avant tout, car si je dysfonctionnais, tu allais vite battre de l’aile. Qu’à mettre trop d’énergie à rendre mon équipe heureuse, je me suis peu à peu oubliée, et je n’étais plus qu’un reflet de qui je suis vraiment. Que je m’ennuie vite, et qu’il me faut un challenge après l’autre pour avancer, et que finalement, je suis meilleure à « faire des semis » qu’à prendre soin de la plante jusqu’à ce que les fruits arrivent à maturité (il n’y a qu’à regarder mon balcon en ce jour d’été pour le constater). Que c’est ça, après tout, ma zone de magie : poser les premières pierres, développer une idée toute droite sortie de ma tête et de la développer jusqu’à ce qu’elle tienne sur pieds sans tuteurs.
Toi et moi, c’était plus ça quand la passion n’était plus là
Ça, je m’en suis rendu compte début 2019, c’est venu me frapper d’un coup : je t’ai offert tout ce que j’avais à t’offrir. Tout mon amour, toute ma passion, toutes mes connaissances, et maintenant, il faut laisser entre de nouvelles mains qui sauront te chérir et t’aimer pour les belles années qui se trouvent devant toi.
Cette personne faite pour toi, je l’ai trouvé presque par magie lors d’un évènement, la veille de mettre en ligne l’offre d’emploi. J’ai échangé trois mots avec elle, et j’ai tout de suite su qu’elle était la bonne.
Il faut dire que ça faisait des années qu’elle te matait du coin de l’oeil, elle avait clairement craqué pour toi, et elle le savait qu’au fond, un jour, elle travaillerait pour La Box à Planter.
Laëtitia est arrivée quelques mois plus tard, mais elle avait déjà compris depuis longtemps qui tu étais, c’était déjà comme si elle te connaissait par coeur, presque mieux que moi.
Mais tu sais, je crois que toi et moi on était pas encore prêtes à passer à autre chose puisque sur le chemin, une petite graine avait été semée. Laëtitia a dû quitter La Box à Planter quelques mois pour mettre au monde son bébé, alors j’ai patienté quelques mois de plus à tes côtés.
Il faut dire que ça a a été dur pour moi qui vis de passions, et la passion n’était plus là depuis un an déjà.
Toi et moi, on reste amies ?
Heureusement, ces derniers mois, une belle équipe a pris bien soin de toi et t’a d’ailleurs offert une seconde jeunesse : un nouveau look pour une nouvelle vie.
Je dois t’avouer que j’ai un pincement au coeur de te quitter car je te trouve sacrément canon dans ton nouvel apparat. Mais je te laisse entre les mains de superbes femmes qui vont t’emmener loin, j’en suis sûre.
Alors voilà, je t’ai tout dit. Je vais m’arrêter là. Maintenant je t’aimerai de loin, je te stalkerai en ligne de temps en temps, je demanderai de tes nouvelles, je recevrai tes box par La Poste à chaque saison et je serai toujours de bons conseils si tu as besoin de moi.
La Box à Planter, mon bébé, mon école de la vie, mon paradis. Bon vent.
On s’appelle ?
Crédit de la photo de couverture : Olivier Ezratty pour www.qfdn.net